Entre Battambang et Siem Reap, le 4 Janvier 2011
Bonjour à tous,
Comme promis voici quelques lignes et petites photos sur les quatre journées que je passe à Siem Reap au pied des temples d’Angkor avant de reprendre ma route vendredi matin.
Depuis mon arrivée, je sillonne la région de Siem Reap sur mon « Kadovélojulo » et je dois dire que c’est un réel plaisir. J’ai la chance de connaître déjà Angkor pour y être venu deux fois, mais je dois dire qu'à vélo cela change tout. En effet, plus aucune contrainte de temps, je me déplace de temple en temple au gré de mes envies. Si j’ai envie de rester assis pendant une demi-heure sur une pierre face à la terrasse des éléphants, je le fais (et je l’ai fait…).
Plus sérieusement, pour emprunter une citation qui est dans mon guide : « Il n’y a rien au monde comme Angkor. Les monuments grecs et les cathédrales parlent à l’intelligence. Angkor touche ta peau et ton sang. Angkor se respire autant qu’il se voit. » (Citation de Loup Durand). Personne ne peut rester insensible à un tel spectacle. Imaginez un univers complètement minéral au milieu d’une jungle tropicale. Ici se côtoient en permanence les pierres et la végétation (l’un tient l’autre ou inversement…). A l’époque où nous construisions des châteaux forts en France, les Khmers bâtissaient un empire de la Thaïlande au Laos en passant par le Vietnam et dont le cœur était Angkor. Imaginez également, les techniques inventées (au Moyen Age) pour bâtir ces temples, ces villes, ces systèmes d’irrigation. Pas de doute, à cette époque les Khmers étaient les rois du monde.
Bon je vous rassure, ce n’est pas toujours avec autant de lyrisme que je me suis promenér pendant deux jours des temples des Roulos, au Bayon, en passant par le Banteay Srey (le temple des femmes en pierre rose…) et bien sûr sans oublier Angkor Vat le temple des temples. Le symbole national du Cambodge (il est sur le drapeau). Une toute petite frustration quand même lors de ces deux journées, beaucoup de temples sont en rénovation avec d’énormes échafaudages et notamment Angkor Vat. C’est plutôt une bonne nouvelle d’un point de vue patrimonial. En revanche, c’est très frustrant d’un point de vue photographique, mais bon ce n’est pas grave. Je reviendrai.
Post scriptum, deux informations importantes :
- Je change mon itinéraire. Après plusieurs discussions avec des Français vivant à Siem Reap (notamment Pierre de l’ONG l’eau pour tous), il est inconscient de s’engager sur la nationale 6 à vélo. Je vais donc normalement rejoindre Kompong Cham en bus (local). Ensuite, je rejoindrai Phnom Penh à vélo depuis Kompong Cham en suivant les rives du Mékong. Normalement il y a 124 kilomètres entre Kompong Cham et Phnom Penh, mais cela va faire un peu plus car la route qui suit le Mékong est moins fréquentée que la Nationale 6 mais en revanche elle est plus longue. Je ferai très certainement une étape.
- Le deuxième post scriptum est en réalité le plus important car demain j’ai le plaisir d’aller visiter un village au nord de Siem Reap où l’ONG « l’eau pour tous » a implanté un puits identique à celui qui va être installé grâce à vos dons. J’ai rencontré Pierre Gubri, le directeur de cette ONG cambodgienne et nous avons évoqué l’implantation du futur puits et peut être des futurs puits car si nos objectifs sont dépassés en terme de récolte pourquoi ne pas imaginer le financement d’un deuxième puits ? Cette question sera bien sûr à voir avec le Conseil d’Administration d’EdR. Pierre Gubri et son équipe font un travail remarquable dans des villages oubliés de tous, des villages où la population est très pauvre et en grande souffrance. Dans quelques jours, la prochaine lettre info présentera l’ONG l’eau pour tous et je ferai un petit compte rendu de ces moments passés avec les responsables de cette ONG.
D’ici là, je vais reprendre la route (pas la nationale 6…) mais les petits chemins sur les bords du Mékong, histoire de boucler la boucle.
Merci à tous et à bientôt,
Jean-Philippe |